Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles

La 56ème édition de cette randonnée organisée par les Cyclotouristes berruyers s’est déroulée hier dimanche.
C’était pour Nicolas et moi une première, et pour Patrick la douzième, ou la quinzième, il ne sait plus !
En tous cas, je ne regrette pas son invitation au voyage…

L’épreuve

Samedi en début de soirée, Nicolas est passé me chercher et nous sommes parti à Bourges. Un heure plus tard nous avons retrouvé Patrick son amie et son frère. Nous voila parti pour la pizzeria. Arrivés sur place, surprise, ce n’est plus une pizzeria, qu’importe ! Une fois installé, je reconnais les lieux. J’étais déjà venu dans ce restaurant pour la fin des examens du bac ou quelque chose comme cela (cela fait fait tout de même un vingtaine d’année!).
Je n’ai pas résisté à prendre des “oeufs à la couille d’âne“, j’ai pour principe de manger les spécialités locales. Le tout arrosé d’un Menetou-Salon rouge.

Nous nous sommes ensuite mis en tenus de combat et avons rejoins le départ pour récupérer notre carnet de pointage. Il est bientôt minuit et l’impatience se fait sentir autour du podium d’animation ou se produisent “Les Geurlets” (vielles).

0h00, c’est le départ, nous serons environ 1360 à nous lancés dans l’aventure nocturne. Quelques spectateurs à leur fenêtre nous encouragerons et puis une heure plus tard nous quitterons “enfin” la lumière. l’ambiance est bonne, cela discute dans tous les groupes et le pas est soutenu.

1h50, premier pointage à Saint Michel de Volangis, km 12, section parcourue à 6,1 km/h de moyenne (Patrick c’est fixé 6 de moyenne pour terminer vers 10h00 du matin). Premier ravitaillement, jus d’orange, café, thé, pain beurré… 6 minutes de pose et nous repartons, dans le noir.

3h23, second pointage aux Aix d’Angillon, km 22, section parcourue à 5,4 km/h de moyenne. Quelques passages sur de la terre amoureuse ont ralenti la marche. Le moral est bon, la fatigue ne se fait pas sentir. Second ravitaillement, avec en plus tranche de jambon et portion de camembert… 20 minutes d’arrêt. Nous repartons, le froid se fait un peu ressentir, il faudra quelques centaines de mètres pour se remettre en régime.

5h27, troisième pointage à Humbligny, km 32, section parcourue à 5,1 km/h de moyenne. Cette fois, le dénivelé fait baisser la moyenne. Une partie bien boueuse mettra notre équilibre à rude épreuve, impossible de passer au sec.. Troisième ravitaillement et 14 minutes d’arrêt et c’est reparti. Le ciel est assez dégagé laissant voir toutes ces étoiles, le vent est quasiment nul. La température est d’environ 5°C. Sur les points hauts, on peut voir un long serpentin lumineux nous suivre, c’est la valse des lampes frontales.

7h07, quatrième pointage à Neuilly en Sancerre, km 40, section parcourue à 5,0 km/h de moyenne. Les fonds de vallées sont vraiment froid en cette fin de nuit. Quatrième ravitaillement et 16 minutes d’arrêt Les toilettes propres de la salle seront les bienvenues, il y a foule à cet endroit. Il est dur de repartir, chaque arrêt engourdi les muscles. Je commence à être gêné aux niveaux des articulations. Le jour commence à pointer son nez. Mon moral, lui ne souffre pas. Mais jambes ne pensent qu’à se dégourdir depuis un moment. C’est décidé, je donne rendez-vous à mes comparses à l’arrivée.

Je pars donc au pas de course pour les 18 km restant (les plus vallonnés). Mes douleurs, comme par miracle disparaissent. Ce n’est pas de l’euphorie, cela va vraiment mieux. La première côte me déshabillera des couches superflus, je transpire. Je marche quand, je ne peux faire autrement, mais je ne mollis pas. A fond, à fond. vers 8h00, je passerais au point culminant du parcours vers 365 m, avant d’attaquer la descente sur Bué. Une fois en bas, je ne vois même pas le dernier point de ravitaillement tout de suite, pourtant les camions de la Croix-rouge ne passe pas inaperçu. je me désaltère pour la dernière. Comme il n’y a pas foule, à ce km 50, je demande au pointeur combien il a déjà aligné de petits bâtons sur son cahier: “Environ 240 !”. Cette fois 2 minutes d’arrêt seulement, et plus que 8 km à parcourir.
La montée dans la première vigne est terrible, il me faudra appuyer avec mes bras sur mes genoux pour avoir l’impression d’avancer ! il s’en suit une alternance de montée / descente entre les vignes, La vue sur le piton de Sancerre est magnifique. Et puis, la voici, la cave de la Mignonne, pour le dernier pointage, km 58. Il est 9h21. Je suis rincé…

Mes comparses arriveront à environ 10h35 et 10h43. Nous partagerons un petit verre de blanc, de Sancerre bien sur, avant de repartir.

Le bilan

• Les vétérans cela marchent ! Même en courant un tiers du parcours, j’en ai trouvé tout le long ! Bravo à eux !
• La marche ce n’est pas si facile ! Cela ne s’improvise pas. Même avec un entraînement de course à pied, les courbatures apparaissent, tous les mêmes muscles n’étant pas sollicités de la même façon. Pour preuve, je ne sentais plus rien après mettre mis à courir.
• La randonnée de nuit cela ne s’improvise pas non plus, il faut un minimum d’équipement. De l’éclairage, de bons crampons, des vêtements chauds et un bon sac à dos pour stocker tous l’inutile du moment. Je suis bien content de mes Asics Mojave, il accroche bien sur le gras et ne glisse pas plus que les autres dans la gadoue ! L’eau passe mal au travers lors d’un pas imprudent dans une flaque, j’ai garder les pieds quasiment au sec jusqu’au bout. Bref, pas une seule ampoule ! Mon sac à dos d’une grande marque de matériels de sport de 35 L avec système d’aération dorsale c’est fait complètement oublié. L’aération est super efficace, il est léger et ne ballote pas en course.
• Je suis bien satisfait de cette aventure. J’ai répondu à la question que tout le monde se pose: Serais-je capable de courir un semi-marathon après une nuit blanche et 40 km de marche ? j’en suis le premier surpris, mais oui c’est possible. Je ne veux plus vous entendre vous plaindre lors de vos récits de courses (“Il me manquait une heure de sommeil !”, “Hier, j’ai tout de même fait 45 minutes d’endurance.”, etc…).
• Félicitations à tous les participants, car même avec cette météo clémente, 58 bornes cela reste quand même 58 bornes, avec une bonne partie de nuit ! Merci à toute l’organisation pour leur travail !

Quelques chiffres

• Longueur 58 km
• Durée 9h21
• Dénivelé +751 / -696

Cet article a été écrit Lundi 19 février 2007 à 18:08 dans la catégorie Autres. Vous pouvez suivre les commentaires grâce au flux RSS 2.0.